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Les outils informatiques ne sont pas une menace pour les traducteurs

SÉGA FAYE, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION SÉNÉGALAISE DES TRADUCTEURS

La Gazette du 16 au 23 décembre 2021
Propos recueillis par Pape Amadou Fall

La journée mondiale de la traduction a été célébrée le 30 septembre. Un
métier qui mérite d’être découvert notamment avec l’arrivée d’outils qui
s’appuient sur l’intelligence artificielle.

Séga Faye le président de l’Association sénégalaise des traducteurs nous en dit plus.

La Gazette : Le métier de traducteur exige des qualités particulières. Quelles sont-elles ?

Séga Faye : La première qualité d’un traducteur, c’est d’être bilingue. Il doit maîtriser au moins deux langues. Ensuite, le traducteur doit se spécialiser dans un domaine de traduction.

On parle de plus en plus de « traducteur financier », « traducteur médical », etc. La raison est que les clients deviennent plus exigeants, d’où la nécessité pour le traducteur d’avoir des connaissances plus approfondies dans le domaine d’activité du donneur d’ouvrages.
Cependant, le traducteur doit être curieux et avoir l’esprit ouvert aux autres disciplines.
Il doit avoir une volonté de formation permanente et ne jamais cesser d’apprendre.

Le traducteur doit savoir s’organiser également. Cette faculté d’organisation
garantit l’efficacité du processus de traduction dans la mesure où elle permet d’élaborer et de planifier un projet de traduction et d’en évaluer l’évolution.

Les autres qualités du traducteur doivent être la rigueur, la capacité à respecter les délais, la confidentialité, la patience, la créativité, etc.

Vous avez mis en place une association, pour quels besoins ?

L’Association sénégalaise des traducteurs (ASTRA) a été créée le 30 septembre 2017. Elle compte actuellement 58 membres. Peut être membre de l’ASTRA tout traducteur titulaire d’un diplôme de traduction reconnu par l’association ou ayant une
expérience de 5 ans dans la profession.

L’objectif de l’association est la défense des intérêts matériels et moraux des traducteurs, la promotion de la profession de traducteur au Sénégal, la régulation
de la profession, l’appui aux institutions de formation, la contribution à la diffusion et la vulgarisation des savoirs en langues étrangères et nationales. Elle cherche également à renforcer la coopération entre tous les traducteurs utilisant le français comme
langue de travail à travers le Sénégal.

« LA TRADUCTION EST UN METIER ATTRACTIF »

Est-ce un métier attractif ?

Oui, la traduction est un métier attractif. De plus en plus de jeunes embrassent la profession et ceux qui pratiquent le métier depuis une certaine période y trouvent bien leur compte.

C’est la raison pour laquelle de nombreux établissements d’enseignement supérieur ont ouvert un master en traduction ou projettent de le faire. Quelques exemples : Master de traduction et d’interprétation de conférence (MaTIC) de l’UGB, Master en traduction de Sup de CO, Master en traduction d’ESTEL, Master en traduction de Lingua Spirit, Licence en traduction de l’UCAD.

L’intelligence artificielle ne menace-t-elle pas le métier de traducteur ?

La traduction est avant tout une activité humaine, un acte de communication humaine qui requiert la présence de l’homme en amont et en aval du processus.
Le traducteur moderne ne voit pas les outils informatiques comme une menace mais plutôt comme un atout incomparable dont il doit savoir se servir. En effet, un bon traducteur doit savoir manier les outils d’aide à la traduction.

Comme leur nom l’indique, ils aident le traducteur dans l’exécution de son projet, mais c’est le traducteur qui effectue le travail de traduction.

Ces outils sont plutôt des mémoires de traduction qui stockent les traductions déjà faites et les mettent à la disposition du traducteur chaque fois que celui-ci en fait la demande. L’intérêt est qu’il y a une harmonisation de la terminologie pour le client et que le traducteur passe moins de temps sur un projet qui présente des similarités avec un projet précédent.

C’est là toute la différence entre un traducteur formé et un traducteur non formé : savoir utiliser ces outils à bon escient. C’est pourquoi toutes les formations modernes dans ce domaine prévoient des modules sur l’utilisation des outils d’aide à la traduction.

Quelles sont vos relations avec les institutions sénégalaises et africaines ?

L’ASTRA travaille en ce moment à la mise en place d’un cadre juridique de coopération avec le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (MAESE) et le ministère de la Culture et de la Communication (MCC).
L’existence de ce cadre juridique constitue le premier jalon vers la réglementation de la profession au Sénégal.

Les membres de l’ASTRA collaborent également avec les différents établissements d’enseignement de la traduction au Sénégal et interviennent dans leurs programmes respectifs.
Des efforts sont en train d’être faits pour nouer des partenariats avec les associations africaines. D’ailleurs, en plus des traducteurs de nationalité sénégalaise, l’ASTRA compte en son sein plusieurs membres d’origine africaine, notamment camerounaise,
gambienne, nigériane, rwandaise et togolaise.

Au plan international, l’ASTRA est membre de la Fédération internationale des traducteurs (FIT) qui est composée de plus de 85 associations nationales de traducteurs et terminologues à travers le monde.

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